• La corbeille de Corneille

    Vu que j'arrive plus à écrire, je post un ancien texte, que certains reconnaîtront ptetr ;)

     

    C'était un jour de fin janvier. Un jour d'hiver selon le calendrier, et pourtant, la nature en avait décidé autrement, puisque, alors que le dernier rayon de soleil abandonnait la fontaine au coin de la rue Pierre Corneille et Jean Racine, le thermomètre affichait encore plus de <st1:metricconverter productid="17ᄚC" w:st="on">17°C</st1:metricconverter>. Deux compères asociaux avaient même finis par quitter leur écran et leur coin de chaleur pour pointer un nez dehors. Ils s'étaient donnés rendez-vous à équidistance des deux appartements, chacun voulant marcher le moins possible. Ainsi, alors que le dernier rayon de soleil allait bientôt abandonner la fontaine au coin de la rue Pierre Corneille et Jean Racine, les deux bonhommes se retrouvaient, chacun déboulant d'une rue différente. Le plus noble et, dans ce cas présent, le plus prévoyant également, avait pensé à imprimer les textes. Après deux longs mètres d'intense effort, ils choisirent un banc juste derrière la rue, au début d'un petit parc pour se reposer un peu et fumer une petite cigarette. C'est à ce moment que notre héro sortit les textes. Ils partageaient tous deux la passion de l'écriture et, malgré leur sentiment de médiocrité, ils persévéraient malgré tout dans cette voie qui les mèneraient sûrement aux plus bas fonds. Après quelques avis partagés sur leurs ébauches respectives, et quelques éléments de philosophie d'alcooliques, ils débouchèrent sur une fable fantastique et saugrenue à propos d'une poubelle publique (qui leur avait été amenée par Jean Racine). Sans trop y prêter attention, le plus étourdi des deux, et peut-être le plus apte à donner le coup d'envoi, jugea bon de se débarrasser de ce qu'ils avaient finis par juger « de véritables croûtes littéraires ». Ils partirent ainsi, laissant les deux épaves de feuilles et d'inconscience. Et, alors que le soleil venait d'abandonner la fontaine au coin de la rue Pierre Corneille et Jean Racine, ce qu'ils croyaient, innocents comme ils étaient dans ce temps, être de simples bouts de papier décrépis et ???? commençaient déjà à mettre en route l'histoire fantastique et extraordinaire qu'il va vous être conté.

     

    Ainsi, alors que la fraîcheur de la nuit fut passée, le soleil se leva plus chaleureux encore que la veille, et rayonna tant que même de simples bouts de textes ébauchés crurent à la venue du printemps. Etalés au fond d'un corbeille, à la frontière entre une fontaine éteinte et un parc ayant déjà adopté son allure somnolente hivernale, ils avaient toute la paix nécessaire pour se connaître, s'échanger des informations, des idées farfelues et fleurissantes. Et ils prirent tellement de loisir à fleurir ainsi entre ratés et exclus de grande valeur, entre orphelins d'auteur, le soleil leur donna tant de rayons perçants qui les réveillaient chaque matin, qu'ils finirent par travailler dur, à germer, à s'emballer dans de vrais projets de renaissance, des projets issus des idées de chacun, des phrases fanées et raisonnantes, des lettres ressortant du blanc froissé, de leur essence même, du papier et de l'encre. Les feuilles finirent par se raffiner, se cultiver, s'étendre, s'affiner. A force de pliage et d'effilochage, d'assemblage et de persévérance, le printemps finit par naître réellement à la frontière de ce parc et de cette fontaine, dans cette modeste corbeille. Les passants purent donc commencer à s'étonner de cette véritable impossibilité cosmique à la vue de ces avortons qui avaient pris le contrôle de leur cage de fer. Ceux-ci s'enroulaient, s'entortillaient, prenaient possession des barreaux, du couvercle, du poteau du lampadaire sur lequel ils s'appuyaient. On pouvait voir la silhouette d'un oiseau sous cet angle. Sous cet autre, un nuage apparaissait. Et là, une figure féminine. Ici un orchestre. Certains juraient même avoir vu les imitations de Racine et de Corneille qui se serraient la main. D'autres avaient entendu jouer Mozart, quand un petit vent avait osé s'aventurer dans ce labyrinthe de plis.  

     

     

    Je retourne bosser...

    Petit défi (retrouver le mot qui va le mieux avec chaque nom) :  Bürgers, Orowan et Eshelby - vecteur, ellipsoïde et boucle

    et pour les amateurs de microscope:  Fresnel, Auger et Kikuchi - électrons, lignes et lentille


  • Commentaires

    1
    Prévoyant
    Lundi 19 Janvier 2009 à 15:48
    Jean
    J'ai mieux pour toi: Jean-Racine et Jean-Terre sont dans une poubelle, qui germe? Indice: Jean-Sais-Rien n'est pas dans le coin.
    2
    hmm...
    Jeudi 22 Janvier 2009 à 11:00
    des filles?
    Salut noble ;) alors, pour ton défi: si j'en reste bouche-B et réfléchit...puis jean baille (corneilles) et s'en retourne dormir...il ne reste donc plus que tes jean's pour germer 8-) (nous ne voyons pas d'autre explications :P)
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